mardi 26 mars 2024

"Lui, c'est moi..."

Un ouvrage collectif, coordonné par Hélène Vial, est en préparation à l'université Clermont Auvergne. En voici le titre : « Lui, c’est moi » : Identités et altérités du mythe de Narcisse dans la littérature et les arts contemporains. Vous aurez compris que c'est un ouvrage où Narcisse sera au centre des regards...


Voici qui vous en apprendra davantage :

Ce volume est consacré à l’étude de toutes les formes et de présence du mythe de Narcisse dans la littérature et l’art contemporains, sans limitation géographique ou culturelle.

Ce mythe, avec ses innombrables implications – génériques, esthétiques, philosophiques, psychologiques… –, a gardé au fil des siècles une universalité et un pouvoir de fascination intacts. L’aventure initiatique et destructrice de Narcisse est de ces histoires qui suscitent de manière ininterrompue et potentiellement infinie de nouvelles variations. Or, ce processus s’inscrit dans la continuité de la poétique tout en variatio du texte matriciel que sont les Métamorphoses d’Ovide et répond à l’essence même d’un récit entièrement traversé par la tension entre identité et altérité. Ainsi le sublime iste ego sum du Narcisse ovidien (III, 463), (que l’on peut approcher par « Lui, c’est moi », même si ni cette formule ni d’autres, comme « Je suis lui », ne suffisent à rendre cette formule intraduisible de manière exacte), est-il devenu le destin même d’un mythe qui, à son tour, n’a jamais cessé d’être lui-même et autre à la fois.

Intemporel dans la terrible simplicité qui est la sienne, et ouvrant en même temps au lecteur un gouffre de complexités possibles, l’itinéraire existentiel de Narcisse est doté d’une plasticité qui lui permet d’être l’objet de réappropriations justement très temporelles, inscrites dans des contextes précis et extrêmement différents les uns des autres. Ainsi y a-t-il une sociopoétique possible de ce mythe, tant il est, si l’on ose dire, le miroir des sociétés qui le reprennent à leur compte et lui font dire ce qu’elles ont à dire sur l’identité et l’altérité. Aussi ce volume s’inscrit-il pleinement dans les travaux du CELIS (Centre de Recherches sur les Littératures et la Sociopoétique, UR 4280).

De nombreuses études ont été publiées sur le mythe de Narcisse. Par rapport à cette riche bibliographie, la spécificité du présent volume est multiple :

1.     Il s’agit d’interroger la présence du mythe de Narcisse dans le monde contemporain à travers la littérature et l’art (formes, motivations, résonances) en ouvrant totalement le champ d’analyse : les contributeurs sont invités à explorer la vie et les transformations du mythe de Narcisse non seulement sans limites spatiales et culturelles, mais aussi à travers tous les champs littéraires et artistiques, afin de montrer l’étendue des créations et des interprétations que ce mythe suscite encore aujourd’hui, que la référence y soit explicite ou implicite. La liste des domaines artistiques dans lesquels le mythe de Narcisse déploie aujourd’hui ses variations est immense : littérature, arts plastiques, musique, théâtre, danse, cinéma, photographie, mode, architecture, arts du spectacle et performatifs, arts numériques.

2.     Il s’agit également de revenir au cœur de ce mythe, qui est la tension entre ego et iste, le même et l’autre, l’identité et l’altérité, et d’analyser en quoi les réappropriations de la figure et de l’histoire de Narcisse dans la littérature et les arts de l’époque contemporaine rejouent encore et encore ce questionnement. Narcisse est pris, et très vite se sait pris, dans le piège fatal de l’impossible fusion amoureuse avec cet autre qui est lui, et dont il lui faudrait, pour pouvoir l’aimer de manière heureuse, être physiquement séparé. Ainsi est-il condamné à une scission intérieure qui ne peut le conduire qu’à la mort, mais qu’Ovide, dans son récit, infléchit in extremis par la métamorphose en fleur. Ce scénario fondamental du même, de l’autre et de la mutata forma constituera le centre de gravité du volume.

3.     Il s’agit en outre d’affirmer l’importance fondamentale, dans le monde contemporain, du récit d’Ovide, qui, s’il ne représente pas la première apparition du personnage, a établi pour toujours les bases poétiques et symboliques de sa représentation dans la littérature et les arts. C’est le Narcisse ovidien qui est resté comme la matrice de tous les autres, par l’approfondissement extrême dont il fait l’objet, par la complexité vertigineuse et pourtant, in fine, la netteté implacable de sa trajectoire, par les thèmes universels qui se croisent dans son histoire (la marche du destin, les ravages de l’orgueil, la possibilité ou l’impossibilité de l’amour, la mortalité et l’immortalité, la métamorphose comme alternative à l’opposition entre la vie et la mort), et tout simplement par la beauté de la langue poétique épurée et subtile avec laquelle Ovide dit ce drame, quintessence du sujet de son épopée (In noua […] mutatas […] formas / corpora, des « formes changées en corps nouveaux », Métamorphoses, I, 1-2). Explorer la présence contemporaine du mythe de Narcisse en littérature et dans les arts, c’est aussi explorer celle du récit qu’en fait Ovide, de l’œuvre au sein de laquelle il le fait et peut-être de la romanité même.

4.     Il s’agit enfin de lire et de voir les œuvres étudiées selon une approche sociopoétique consistant à étudier en quoi les sociétés contemporaines suscitent un regain de présence du mythe de Narcisse dans la production littéraire et artistique de notre temps, en quoi elles font de lui non seulement un symbole toujours actif, mais même, dans certains cas – et nous reprenons ici les propos de Yann Hervouët –, une méthode, en ce sens que les éléments esthétiques du mythe (le jeune éphèbe repoussant une figure féminine, le miroir et le reflet, la métamorphose, les figures connexes d’Écho et Tirésias …) sont souvent utilisés comme indications de la nature d’un personnage quant à son identité ou d’un changement de cette dernière. Reprendre ces éléments comme une méthode de représentation entre alors dans une intertextualité consciente ou inconsciente, un système de référence directe ou indirecte, et fait du mythe un topos dans l’imaginaire collectif.

Le volume sera proposé aux Presses Universitaires Blaise Pascal dans la collection « Mythographies et sociétés ».

Les contributeurs sont invités à soumettre un titre et un résumé de 300 mots maximum, ainsi qu’une brève bio-bibliographie, à l’adresse helene.vial@uca.fr avant le 12 avril 2024. Les articles seront à envoyer pour le 12 juillet 2024.

Quelques ouvrages récemment parus sur le mythe de Narcisse :

·  Sixtine Dubly et Claire Jacquet, Narcisse ou la floraison des mondes (catalogue de l’exposition éponyme, Bordeaux, Frac Nouvelle-Aquitaine MÉCA, 7 décembre 2019-21 mars 2020), Arles, Actes Sud, Bordeaux, Frac Nouvelle-Aquitaine MÉCA, 2019.

· Beate Ermacora et Maren Welsch, Der Spiegel des Narziss. Vom mythologischen Halbgott zum Massenphänomen, Cologne, Snoeck, 2012.

·  Alexandra Ilina et Larissa Luică (dir.), Narcisse contemporain : sources et manifestations, Bucarest, Editura Universității din București, 2017.

· David Lomas, Narcissus Reflected. The Myth of Narcissus in Surrealist and Contemporary Art, Chicago, The University of Chicago Press, 2011.

· Gisèle Mathieu-Castellani, Narcisse ou Le sang des fleurs. Les mythes de la métamorphose végétale, Genève, Droz, 2012.

· Ezio Pellizer et Maurizo Bettini, Le Mythe de Narcisse, Paris, Belin, 2010.

*        *        *

 Un beau projet, qui suscitera, j'en suis convaincu, bien des candidatures.

mercredi 20 mars 2024

L'anniversaire d'Ovide

Quel dilemme, chères et chers amis d'Ovide !... C'est aujourd'hui, vingt mars, le premier jour du printemps et l'anniversaire de la naissance d'Ovide, né le 20 mars 43 av. J.-C. Que commémorer, et comment ?

Eh bien, je propose que nous commémorions la naissance de Naso, et que nous remettions à plus tard la célébration du printemps, qui devait bien arriver à Tomes avec quelques semaines de retard...

Et comment ? En lisant un extrait du journal qu'Ovide a tenu durant son exil : la page qu'il a écrite le 20 mars de l'an 9 ap. J.-C, quelque temps après son arrivée à Tomes.

Bonne lecture !

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 Nous sommes aujourd’hui le XIIIe jour avant les calendes d’avril, le jour de mon anniversaire.

            Bon anniversaire, Naso ! Je te souhaite santé, richesse et bonheur pour l’année à venir. Et, plus encore, un prompt retour dans ta chère ville de Rome – qui adulait naguère encore le poète qu’elle méprise déjà –, auprès de ta tendre épouse – qui, pour la première fois en dix-sept ans de vie commune[1], n’a eu pour toi aucune attention –, auprès de tes fidèles amis – qui ont tous, ou presque, tourné le dos à l’exilé – enfin, auprès du prince, Père de la patrie – qui n’a que mépris pour le plus malheureux de ses enfants.

            Ah ! si seulement mes pauvres parents étaient encore en vie. Ils n’auraient pas hésité à monter sur le premier rafiot venu, à franchir les mers et braver les tempêtes pour apporter à leur fils tout l’amour dont ils étaient capables. Après avoir perdu leur aîné dans la fleur de l’âge[2], ils n’auraient pas voulu perdre leur cadet, et voir ainsi leurs deux enfants mourir avant eux.

            Ma mère m’aurait serré sur son cœur.  « Mon pauvre petit… Il faut donc que les Parques aient filé pour toi un fil noir[3] ! » Quant à mon père il n’aurait pas manqué de me dire, avec la gravité d’un Caton[4], que je n’en serais pas là si je m’étais détourné du commerce des Muses, comme il m’y avait si souvent invité. Après quoi, il m’aurait pris dans ses bras, et nous aurions tous les deux fondu en larmes.

            Mais non… Mieux vaut qu’ils soient morts avant ma chute. Ils seront partis avec la conviction que leur fils connaîtrait un bonheur sans fin. Et si, depuis les profondeurs des enfers, ils me voient, s’ils m’entendent, qu’ils ne se tourmentent pas, qu’ils n’aient pas honte de moi : je ne suis pas ici parce que j’ai commis une faute mais parce que j’ai fait une erreur ; je ne suis pas un malfaiteur : je suis un malchanceux, qui s’est trouvé au mauvais moment au mauvais endroit. Oui, mes chers parents, soyez sûrs que la seule chose qui me rendrait malheureux serait de vous savoir père et mère d’un coupable ; comparé à cela, tout ce que j’endure aujourd’hui n'est rien[5].

            Je fête donc mes cinquante et un ans et, pour la première fois, il n’y aura pas de fête, pas de toge dans laquelle me draper solennellement. Qui d’ailleurs m’aiderait à le faire ? Gurhol[6] ? Qu’il m’aide à retirer mes bottes : voilà qui relève de ses compétences. Mais vêtir un citoyen romain[7]

Pas d’encens que l’on fait brûler au foyer de l’autel familial : ma famille n’est pas ici ; pas de gâteaux que l’on offre au dieu Lare en lui demandant de continuer à exercer sa protection : vu l’efficacité avec laquelle il l’a fait ces derniers temps, il m’en coûterait de lui offrir ne serait-ce qu’un quignon de pain sec ; pas de repas de fête : j’aurai droit, puisque Gurhol semble ne rien savoir cuisiner d’autre, à des maquereaux grillés – puisse leur âcre fumet atteindre les hauteurs de l'éther et inciter les dieux, immortels et incommodés, à me tirer d’ici.

Je n’ai plus qu’à espérer, en guise de cadeau, que les Muses me rendent visite et me tiennent compagnie pour la soirée[8]. Voilà qui ne vaut pas une nuit avec Corinne[9], mais, comme dit le proverbe, « Si tu veux être exaucé, demande peu de chose[10] ».



[1] Cette précision semble permettre de dater le troisième mariage d’Ovide de 9 av. J.-C. Il avait alors trente-quatre ans.

[2] Cf. Tristesses, IV, 10, 31.

[3] Si le fil du destin filé par les Parques est de laine noire, le destin de l’intéressé sera malheureux.

[4] Marcus Porcius Cato, dit Caton le Censeur, est un homme politique romain du IIe s. avant J.-C. Il a laissé le souvenir de sa grande rigueur morale et de son profond attachement à la tradition des ancêtres (mos majorum).

[5] Sur cette préoccupation d’Ovide pour ses parents, cf. Tristesses IV, 10, 77-92.

[6] L’homme à tout faire d’Ovide.

[7] Se draper dans sa toge pouvait nécessiter l’assistance de serviteurs spécialisés.

[8] Le vœu d’Ovide semble avoir été exaucé, si l’on date du 20 mars l’élégie III, 13 des Tristesses, qu’il consacre à son anniversaire.

[9] De l’aveu même d’Ovide, Corinne est le nom de la maîtresse qu’il avait eue à Rome, ou plus exactement est un pseudonyme par lequel il désigne celle qui a inspiré la poésie amoureuse de ses jeunes années (cf. Tristesses, IV, 10, 57-60).

[10] Ce proverbe n’est connu que par cette mention.

mardi 19 mars 2024

Métamorphoses féminines

Récits d'enlèvements, de mariages forcés, de viols... C'est vrai, les Métamorphoses comptent leur lot de violences faites aux femmes, aux nymphes et aux déesses...

Voilà qui justifie que Minerve, ayant elle-même échappé de peu à la tentative de viol de Vulcain, prenne la parole et dénonce quatre crimes commis par Apollon et Jupiter, dont furent victimes Daphné, Io, Europe, Callisto.

Telles sont les grandes lignes du spectacle qui sera proposé le jeudi 28 mars à Clermont-Ferrand, salle Guillot, 28 boulevard Côte-Blatin, dans une adaptation de Jeanne Pailler et une mise en scène d'Eva Bossaer.


Venez nombreuses ! Venez nombreux !


dimanche 25 février 2024

Fondation Bemberg

Je voudrais, aujourd’hui, chères et chers amis d’Ovide, vous faire découvrir ou redécouvrir le splendide Hôtel d’Assézat, fleuron de la Renaissance sis à Toulouse, place d'Assézat.

https://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%B4tel_d%27Ass%C3%A9zat

 Il abrite la non moins splendide collection d’œuvres d’art que le riche mécène Georges Bemberg (1915-2011) a eu la bonne idée de confier à une fondation toulousaine.

Après trois ans de travaux de rénovation, la Fondation Bemberg a rouvert ses portes le 2 février dernier, et ses cinq siècles d’histoire de l’art, ses sept cents œuvres (peinture, sculpture, objets d'art décoratif), sont désormais accessibles au public.

https://www.fondation-bemberg.fr/

Les amateurs de Pierre Bonnard s’y sont, bien sûr, déjà précipités, puisque la fondation expose une trentaine d’œuvres de l’artiste, peintre favori de Georges Bemberg. Mais les amateurs d’œuvres inspirées des fables antiques en général et des Métamorphoses en particulier ne seront pas déçus. 

Un peu de peinture, pour commencer, du XVIe au XXe siècle...

Le rapt de Proserpine, Paris BORDONE (1500-1571)

 

Acis et Galatée, Luca GIORDANO (1632-1705)


Portrait de la comtesse von Kagenek en Flore, Elisabeth Louise VIGEE-LEBRUN (1755-1842)
 
 
L'enlèvement de Ganymède, Odilon REDON (1840-1916)

Un peu de sculpture...


                                          Zeus, Domenico PIO, (1715-1801)        Apollon, Domenico PIO, (1715-1801)
 
 Mais que regardent-ils donc ? Vous verrez sur place...
 
 
 Hercule et Cacus, attribué à Willem Danielsz van TETRODE (1505-1588)

Ne m'en veuillez pas pour cette incursion chez Virgile, dans son Enéide...

Et pour finir, un focus sur la vedette de la collection antique, Hercule.

En version sculptée...

Hercule et le sanglier d'Erymanthe, Ferdinando TACCA (1619-1686)
 
Et en version peinte, dans une scène irrésistible, celle où le héros de la virilité, habillé en femme, se retrouve contraint à filer la laine par Omphale, sa maîtresse - aux deux sens du terme. Savoureux, non ?

Hercule et Omphale, Lucas CRANACH l'Ancien (1472-1553)

- On en reveut !...

 

Du Cranach !...


Vénus et Cupidon volant du miel, Lucas CRANACH l'Ancien (1472-1553)

Et Cupidon, où est-il passé ? Il est si craquant...

- Il vous attend, chères et chers amis d'Ovide, à la Fondation Bemberg... 😉

Bonne visite !


lundi 29 janvier 2024

Histoire du rémora (bis)

Victime de son succès, l'ouvrage qu'Isabelle Jouteur a consacré au rémora, ce poisson aux pouvoirs extraordinaires, était épuisé quelques mois seulement après sa parution.

 

Bonne nouvelle pour les amateurs et les curieux, le rémora est de retour sur les étals depuis la mi-janvier, et vous pouvez passer commande ou vous le procurer auprès de votre libraire préféré.

Toutes nos félicitations à Isabelle, une grande amie d'Ovide, pour ce beau succès !

dimanche 28 janvier 2024

Acis et Galatée de G. F. Haendel Salle Cortot

 

Nous connaissons, bien sûr, la terrible fable du cyclope Polyphème amoureux de la néréide Galatée… Et la mort tragique d’Acis, l’amant de Galatée, que Polyphème, dans sa jalousie, écrase sous un  rocher… Et la métamorphoses d’Acis en fleuve…

                                                               Nicolas Poussin, Acis et Galatée, 1627/1628

Par contre, nous connaissons moins l’Acis et Galatée de G. F. Haendel, et pour cause : cette oeuvre avait été représentée en 1736 sous la forme d’une sérénade ("genre lyrique, traditionnellement donné à l’occasion d’une festivité et jouée en plein air"), et n’avait depuis été ni programmée, ni enregistrée. Mais ce grand silence prendra bientôt fin, et ceux d’entre vous qui seront à Paris dans les jours à venir pourront découvrir la version qu'en proposent Alexandre Baldo – qui sera Polyphème – et les musiciens de l’Ensemble Mozaïque.

Rendez-vous, donc, Salle Cortot le 2 février prochain.

D’ici là, pour pourrez en apprendre davantage sur la genèse de ce spectacle en vous rendant sur le site d’Olyrix.

https://www.olyrix.com/articles/actu-des-operas/7333/acis-et-galatee-haendel-musique-baroque-concert-2-fevrier-2024-article-critique-compte-rendu-maria-ladurner-marco-angioloni-alexandre-baldo-ensemble-mozaique-philbarok-production-philippe-grall-salle-cortot-paris 

Et pour découvrir quelques mesures d’Acis et Galatée, cliquez sur ce lien :

https://www.youtube.com/watch?v=lMvHHSm-ZOA&t=40s 

Bonne écoute !