dimanche 6 mai 2018

Palazzo Reale

Comme promis, nous voici au Palazzo Reale.
Où nous retrouvons un satyre, ou pour mieux dire un satyreau, occupé à soutenir une console,


et à se régaler de belles grappes de raisin... Notez la coupe, dans la main gauche ; c'est ce que l'on appelle un circuit court, directement du produit brut au produit élaboré - et du producteur au consommateur...
A quelques pas de là se déroule une scène bien plus grave : il s'agit d'un enlèvement...

Celui de Proserpine par Pluton, comme toujours... Le contraste est saisissant entre la masse solidement fixée au sol du dieu des Enfers, et la légèreté dynamique de la jeune déesse, tout aérienne - plus pour longtemps... J'oubliais l'auteur : Francesco Maria Schiaffino (1688-1763).
Vous en redemandez ? En revoici...


Sous le pinceau de Valerio Castello (1624-1659). Rien de grave, ici - je veux dire rien de pesant... Deux Cupidons se sont ligués pour régler son sort au dieu des Enfers, et par voie de conséquence, à Proserpine. On croirait lire la page qu'Ovide consacre à cette fable...

              Non loin des murailles d’Henna, il est un lac aux eaux
              Profondes ; on le nomme Pergos. Le cours du Caÿstros
              N’entend pas résonner davantage de chants de cygnes ;
              La forêt, tout autour, couronne ses eaux de feuillage
              Et, comme un voile, les protège des feux de Phébus.
              Il fait frais sous ses branches, et un tapis de mille fleurs
              Recouvre la terre humide ; c’est un éternel printemps.
              Dans ce bois joue Proserpine : elle cueille des violettes,
              Des lis blancs, dont elle emplit, dans son ardeur juvénile,
              Sa corbeille et sa robe — ses amies, elle veut les gagner...
              Pluton, presque à la fois, la vit, l’aima et la ravit
              — L’amour est impatient... La déesse a peur ; elle crie
              Tristement pour appeler ses compagnes et sa mère
              — Surtout sa mère ; et comme sa tunique est déchirée
              Depuis le haut, ses pans flottent et son bouquet s’échappe...
              Quelle ingénuité il y avait dans l’enfant qu’elle était :
              Cette perte elle aussi a fait souffrir la jeune fille.
              Le ravisseur lance son char, exhorte ses chevaux,
              Appelant chacun par son nom, agite sur leur col
              Et leur crinière les rênes imprégnées de rouille brune.
              Il traverse le lac profond, les marais des Paliques
              Dont les eaux sulfureuses sortent de terre en bouillonnant,
              Et passe où les Bacchiades, issus de Corinthe aux deux mers,
              Ont élevé leurs murs entre un grand port et un petit.
Métamorphoses, V, 385-408





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